Canicule : dans le sud, des sites olympiques suffoquent
Le thermomètre s’affole dans la moitié sud de l’Hexagone. Alors que la barre des 40 degrés pourrait être dépassée dans le midi toulousain, l’arrière-pays du Gard et de l’Hérault ou encore la Nouvelle-Aquitaine, Météo-France place 39 départements en vigilance orange canicule ce lundi 29 juillet à midi. Une hausse des températures qui acte la «première vague de chaleur» de 2024, assure le service météorologique.
🟠 Pour lundi, 39 départements en #VigilanceOrange #Canicule
— Météo-France (@meteofrance) July 28, 2024
Lundi, la chaleur devient très intense sur le sud du pays, puisqu'on atteint généralement 35 à 38 °C, jusqu'à 40 °C près de la Méditerranée et le Sud-Ouest.
Soyez vigilants et restez informés https://t.co/SBcDaJ3wuk https://t.co/20Qgj8FigW
Il s’agit d’un «épisode caniculaire de relativement courte durée mais particulièrement intense», poursuit Météo-France, qui appelle à une «vigilance particulière, notamment pour les personnes sensibles ou exposées». A Bordeaux, où la plage urbaine du Lac a été prise d’assaut dimanche après-midi, la mairie a annoncé «avoir pris des mesures de sécurité immédiate».
Parcs et piscines publics seront notamment ouverts plus tard, 600 personnes âgées isolées seront contactées «plusieurs fois par jour» par téléphone pour «savoir comment elles supportent cet épisode de chaleur», et «les maraudes seront aussi plus fréquentes avec des distributions de gourdes pour permettre aux sans-abris de se désaltérer», a fait savoir dimanche le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic. Les autorités recommandent en effet de boire de l’eau plusieurs fois par jour, d’éviter de sortir aux heures les plus chaudes de la journée et de limiter les activités physiques.
Les spectateurs invités à venir avec serviette et maillot
Si la ville accueille des matches des tournois olympiques féminin et masculin de football, aucune rencontre n’est au programme ce lundi. Marseille, en revanche, accueille des épreuves de voile et à la marina olympique, la journée de dimanche a déjà été marquée par une forte chaleur, humide et avec un vent quasiment absent. Les spectateurs sont donc invités à venir avec serviette et maillot, puisque la zone d’accueil inclut une plage avec des bouées, des jeux pour les enfants et même des paddles mis à disposition.
De leurs côtés par contre, les athlètes ont dû attendre en plein soleil dimanche que le vent veuille bien se lever. Parmi eux : les Français Erwan Fischer et Clément Péquin, champions du monde français de 49er, qui sont restés sur l’eau près de six heures et ont dû patienter 1 h 45 entre deux manches. «Il faut se réhydrater, on a aussi des serviettes avec des glaçons. On peut essayer de gérer un peu l’ombre avec les voiles, ou un parasol» amené sur le bateau des entraîneurs, a expliqué Erwan Fischer.
Après avoir débuté par le sud dimanche, l’épisode caniculaire va s’étendre vers le nord de la France. Selon Météo-France, les 36 degrés seront «atteints ou dépassés sur une grande partie du pays» mardi. En région parisienne, où ont lieu la plupart des épreuves olympiques, «le pic de chaleur devrait être mardi, où les maximales graviteront autour de 34-35 degrés», a précisé dimanche Tristan Amm, prévisionniste de Météo-France. Dans cette zone, «les nuits de mardi à mercredi et de mercredi à jeudi seront assez chaudes. Le mercure peinera à descendre en dessous de 20 degrés», a-t-il ajouté.
2 500 climatiseurs commandés dans le village olympique
Par souci écologique, le village olympique, qui accueille plus de 10 000 athlètes, a été conçu sans climatisation, avec des bâtiments garantissant une différence de -6 degrés par rapport à la température extérieure, un système de refroidissement par géothermie ou encore des ventilateurs, mais sans rassurer toutes les équipes.
Résultat : les délégations ont commandé près de 2 500 climatiseurs (sur un total de 7 000 chambres) pour garantir le confort de sommeil de leurs sportifs, a annoncé début juillet le directeur adjoint du village Augustin Tran Van Chau. Les organisateurs prévoient aussi de pouvoir déplacer des épreuves telles que le marathon ou le triathlon pour éviter les pics de chaleur de la mi-journée.
La fin de l’épisode canicule est attendue «au cours du milieu de semaine prochaine», ce qui sera «à préciser dans les jours suivants», a poursuivi Tristan Amm. «Les vagues de chaleur sont une manifestation emblématique de notre changement climatique, elles sont de plus en plus intenses, fréquentes, précoces et longues», a souligné Matthieu Sorel, climatologue, lors d’un point presse de Météo-France samedi. En France, on observait avant 1989 «en moyenne une vague de chaleur tous les cinq ans», alors que «depuis 2000 elles se produisent à une fréquence annuelle». Ces vagues de chaleur, a prévenu le spécialiste, «seront deux fois plus nombreuses d’ici 30 ans».