Au moins 200 personnes ont été tuées en défendant l’environnement en 2016
L’ONG Global Witness révèle dans son dernier rapport que dans « 40% des cas » les victimes étaient issues de populations autochtones.
Il y a des records dont le monde se serait volontiers passé. Comme celui du nombre de personnes mortes pour l'environnement. Dans son dernier rapport , l'ONG Global Witness révèle qu'en 2016, près de quatre personnes par semaine ont été tuées en protégeant leurs terres, les forêts ou les rivières des activités humaines.
Deux fois plus que les journalistes
Deux cents personnes, c'est plus de deux fois le nombre de journalistes (79) tués la même année. Le Brésil (49 morts), la Colombie (37), les Philippines (28) et l'Inde (16) sont les pays où l'ONG a dénombré le plus de victimes parmi les personnes engagées contre des projets miniers, forestiers ou agricoles.
« La bataille pour la protection de la planète s'intensifie rapidement et son prix se compte en vies humaines (...) alors que de plus en plus de gens n'ont pas d'autres options que de s'opposer au vol de leurs terres et à la détérioration de leur environnement », déplore dans un communiqué Ben Leather de Global Witness.
Un phénomène qui augmente et s'étend
L'ONG s'alarme d'une dégradation de la situation avec un nombre de personnes tuées en hausse (185 en 2015) mais aussi un plus grand nombre de pays où des meurtres ont été enregistrés (24 en 2016 contre 16 en 2015).
Ainsi en Inde, les violences policières et les répressions à l'encontre des militants s'aggravent, alors que la lutte pour le contrôle des ressources en Amazonie s'intensifie. L'industrie minière s'avère être la plus sanglante (33), suivie de l'exploitation forestière et de l'agriculture (23 chacune).
Compte tenu des meurtres non répertoriés, « il est probable que le vrai nombre » de tués « soit plus élevé », estime l'organisation, qui effectue ce travail de recensement depuis 2002. Et ces chiffres ne prennent pas en compte les autres exactions (menaces, arrestations, enlèvements, viols) que subissent les opposants.
Dans « 40% des cas », souligne-t-elle, les victimes étaient issues de populations autochtones, le territoire qu'ils habitaient depuis des générations étant accaparé par des entreprises, des propriétaires terriens et ou des acteurs locaux. Les projets sont souvent imposés aux populations sans leur accord - voire à l'insu de leur plein gré - avec la complicité des forces de l'ordre.
Source : lesechos.fr