8 mesures fortes du Nouveau front populaire sur l’écologie
L’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, à travers le Rassemblement national, mettrait aussi un coup d’arrêt au développement des énergies renouvelables, alors que l’urgence climatique pèse de plus en plus sur le quotidien. Alors que les gauches se sont rassemblées dans le Nouveau front populaire, la question de l’écologie se pose : quelles sont les propositions de cette alliance, dans leur programme (ou accord de législature), pour protéger et restaurer l’environnement, ainsi que pour protéger les habitants contre les effets du changement climatique ?
1) Les transports moins chers
Les modes de transport sont tout en haut de la liste des sujets primordiaux concernant l’urgence écologique. Leur place dans un programme politique est donc à surveiller. Dans celui du Nouveau front populaire, ils sont effectivement présents. Afin de favoriser les transports en commun, plus propres, on trouve un élément économique : des « tarifs accessibles » et des accès gratuits pour certains publics — dont les jeunes et précaires. De même, sur les tarifs globaux des transports en commun, le programme propose une baisse de la TVA à 5,5 % (4,5 % de moins, donc).
Plus largement, le Nouveau front populaire propose un développement des services express régionaux, dont la réouverture de petites lignes.
2) Neutralité carbone en 2050 avec une règle verte
Le programme intègre la notion de « règle verte » : il s’agit de constitutionnalisation d’une règle d’or visant à adapter les modes de consommation aux capacités de la planète. Une mesure qui viendrait épouser un objectif visé dans le programme : la neutralité carbone en 2050.
Pour ce faire, les énergies renouvelables sont très présentes dans le programme, avec un renforcement des filières françaises et européennes de la fabrication et de la production d’énergies renouvelables. Avec pour ambition de faire de la France « le leader européen des énergies marines avec l’éolien en mer et le développement des énergies hydroliennes ».
La privatisation des barrages hydroélectriques serait, de facto, rejetée. De même que de limiter la dépendance à d’autres pays dans l’accès aux panneaux solaires,
3) Rénover les logements publics, isoler les bâtiments privés
L’habitat est le premier lieu où l’on peut souffrir des aléas du changement climatique — notamment lors des fortes chaleurs. Or, on le sait, les passoires thermiques sont très présentes en France. Là encore, il s’agit d’une composante écologique à surveiller dans un programme électoral.
Le Nouveau front populaire évoque deux propositions complémentaires en la matière :
- Dans le secteur public : accélérer la rénovation des bâtiments, tels que les hôpitaux, les écoles.
- Dans le secteur privé : une généralisation de l’isolation complète des logements, accompagnée d’aides pour les ménages (prise en charge complète pour les ménages modestes)
4) Sauver la biodiversité
La conversation de biodiversité, dans le programme du Nouveau Front populaire, s’accompagne d’un développement des forêts avec une « diversité des essences ». La notion de diversité des essences est assez importante en biologie de la conservation : plus il y a d’espèces, plus la biodiversité est riche et donc forte. Les plantations d’arbres sont parfois réalisées sans ce soin (n’importe où, n’importe comment), ce qui peut participer à un appauvrissement de la biodiversité. Une mesure visant à assurer la diversité des essences est donc censée permettre de renforcer la richesse des écosystèmes et des sols.
Le programme du Nouveau front populaire accompagne cette mesure d’une revalorisation des emplois dans le secteur forestier.
5) Agriculture : s’attaquer à la concurrence déloyale liée au CETA et au Mercosur
La section « biodiversité » du programme évoque la protection des zones naturelles, humides, mais également agricoles. La proposition, au niveau international, consisterait à abandonner l’accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (le CETA) et le Mercosur, afin de limiter la « concurrence déloyale » et d’interdire l’importation de « toute production agricole ne respectant pas nos normes sociales et environnementales ».
En politique intérieure, le Nouveau front populaire entend renforcer la filière du bio en encourageant économiquement la conversion — en reprenant la dette des exploitations dans une caisse nationale — et en garantissant les débouchés, notamment via la restauration. Plus largement, le Nouveau front populaire propose de rétablir le plan Ecophyto, en interdisant le glyphosate et les néonicotinoïdes, mais « avec accompagnement financier des paysans concernés ».
6) Sus aux pailles (polluants éternels) !
Le Nouveau front populaire propose d’interdire totalement tous les polluants éternels (PFAS), comme pour les ustensiles de cuisine (les poêles, ou encore les pailles). Ces composés sont dits « éternels » car ils perdurent pendant des décennies voire des siècles dans l’environnement ; et leur omniprésence, à notre contact dans la vie de tous les jours, pose un problème de santé publique.
Le programme propose par ailleurs de créer un fonds d’indemnisation et de prévention contre les pollutions dans les Outre-mer, afin d’« indemniser et assurer la prise en charge médicale des victimes du chlordécone et des sargasses » et d’investir « dans la dépollution et la décontamination des sols et des eaux » dans les régions touchées.
7) L’enjeu de l’eau : dépolluer les nappes phréatiques
Le Nouveau front populaire propose d’emblée la mise en place de « règles précises de partage de l’eau sur l’ensemble des activités ». Ce qui se traduit notamment par une mesure ensuite proposée : l’objectif d’un « très bon état écologique et chimique de tous les cours d’eau (fleuves, rivières, ruisseaux)
et réserves souterraines et faire contribuer les industriels à la dépollution des nappes et des sols ». Cela s’accompagne aussi par une rénovation des canalisations en Outre-mer.
8) Moratoire sur les grands projets d’autoroutes
L’une des premières mesures environnementales du Nouveau Front populaire serait un moratoire sur les grands projets d’infrastructures autoroutières. Cela viserait, par exemple, à suspendre le projet d’autoroute A69, une construction contre laquelle la communauté scientifique s’est opposée à l’unanimité, y compris de la part d’autorités françaises.