Les scientifiques découvrent enfin l’origine des canicules marines dans l’océan Pacifique
Cela fait plus d’une décennie que d’immenses bulles d’eau anormalement chaude sont sporadiquement apparues dans l’océan Pacifique et font des ravages dans l’écosystème océanique local. Dans une recherche récente, l’origine de ces zones caniculaires marines a enfin été révélée.
Que sont les canicules marines ?
Si le mot « blob » fait généralement penser à un organisme gélatineux connu pour grandir très rapidement, c’est également un terme que les anglophones utilisent pour désigner une canicule marine. Également appelée vague de chaleur océanique, une canicule marine est – comme son nom l’indique – un phénomène météorologique qui se caractérise par une hausse importante des températures des couches superficielles de vastes zones des mers et des océans. Les canicules marines sont souvent comparées à leurs équivalents terrestres.
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Ces deux phénomènes sont cependant différents sur de nombreux points. Alors que les canicules terrestres durent généralement quelques jours, les canicules marines peuvent persister pendant plusieurs semaines, plusieurs mois, voire plusieurs années. Les processus d’évolution de ces deux phénomènes, ainsi que leurs conséquences, sont également différents. En ce qui concerne les conséquences, c’est surtout relatif aux environnements dans lesquels chaque phénomène se produit. Les blobs, eux, font des ravages sur les écosystèmes marins.
En plus de provoquer la mort de nombreuses espèces marines et d’endommager divers organismes marins, ces canicules marines peuvent aussi favoriser la prolifération d’algues toxiques qui font encore plus de ravages sur l’écosystème marin. Quant aux causes de ces phénomènes, alors que les canicules terrestres sont désormais des phénomènes bien compris des experts, de nombreuses lacunes persistent quant à la compréhension des blobs. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’Ocean University of China ont comblé partiellement ces lacunes.
Une explication paradoxale
Ils ont notamment apporté une explication à l’apparition des blobs géants dans l’océan Pacifique depuis 2010. D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue PNAS, ce serait notamment lié à la diminution des émissions aérosols par la Chine. Il faut savoir que les particules fines sont mauvaises pour la santé des humains, mais aussi pour l’environnement. Les émissions aérosols, lorsqu’elles sont trop abondantes, peuvent notamment modifier la composition des nuages et réduire la quantité de pluie qui tombe.
Cependant, il faut savoir que les particules fines peuvent avoir un effet de refroidissement sur le climat terrestre. En fait, ces émissions aérosols peuvent agir comme un miroir, réfléchissant la chaleur du soleil vers l’espace. En raison de l’introduction d’une législation sur la pureté de l’air en 2010, le taux de particules fines dans l’atmosphère régionale a diminué de manière conséquente, et cela n’a pas eu que des conséquences positives. Ce constat a notamment été appuyé par des simulations informatiques analysant l’évolution du schéma climatique dans la région du Pacifique Nord-Est.
« Nous constatons que la réduction rapide des aérosols en Chine déclenche des anomalies de circulation atmosphérique au-delà de sa région d’origine, entraînant un réchauffement moyen substantiel de la surface dans le Pacifique Nord-Est, ce qui crée des conditions favorables à des événements de réchauffement extrême des océans », ont ainsi conclu les chercheurs. Face à ce constat, ils ont également averti qu’il serait bien que le gouvernement chinois reconsidère sa politique en matière d’émissions aérosols, dans la mesure où, sans ces polluants, les températures locales vont continuer à grimper. Par ailleurs, un rapport alarmant confirme que les 7 dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.