Mars 2024 fut le plus chaud jamais enregistré : en quoi cela est inquiétant ?
Le mois de mars 2024 fut le plus chaud jamais enregistré depuis le début des relevés météorologiques à l'échelle de la planète. Celui-ci succède en plus à 9 mois consécutifs déjà records en termes de températures mondiales.
Des records de températures depuis des mois
Le mois de mars 2024 est devenu le mois de mars le plus chaud jamais enregistré depuis le début des relevés météorologique à l'échelle de la planète. Selon les données de l'organisme Copernicus, celui-ci a présenté une température moyenne globale de 14,14°C, soit 0,73°C au-dessus de la moyenne 1991-2020.
March #Temperature highlights from #C3S. March was:
— Copernicus ECMWF (@CopernicusECMWF) April 9, 2024
🌡warmer than any other March in the data record, at 0.73°C above the 1991-2020 average;
🌡the tenth month in a row that is the warmest on record for the respective month of the year.
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Celui-ci est donc le dixième mois consécutif présentant un record mensuel de température moyenne mondiale, une situation alarmante à l'échelle de la planète avec des températures ne semblant pas vouloir repartir à la baisse, bien au contraire.
La température mondiale sur les douze derniers mois est en effet la plus élevée jamais enregistrée, dépassant de +1,58°C les niveaux de l'ère préindustrielle, soit au-dessus de la limite symbolique de +1,5°C fixée par l'accord de Paris en 2015. Toutefois, cette anomalie devrait être relevée en moyenne sur au moins 20 ans pour considérer que le climat, et non la météo annuelle, a atteint ce seuil.
Néanmoins, nous sommes déjà extrêmement proches de cette fameuse limite a rappelé Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus et il est aujourd'hui important de prendre toutes les mesures nécessaires pour tenter de limiter le plus possible ce réchauffement planétaire qui semble s'être accéléré ces derniers mois, même si le phénomène climatique El Niño a pu jouer un rôle important sur cette accélération soudaine.
Des températures records également au niveau des océans
Outre ces records de températures de l'air à répétition à l'échelle du globe, c'est également au niveau des océans que le thermomètre est anormalement élevé depuis de nombreux mois. Cela fait désormais plus d'un an que la température moyenne de la surface des océans sur Terre atteint également des niveaux records.
Un nouveau record absolu, tous mois confondus, de température a même pu être observé durant le mois de mars 2024 avec jusqu'à 21,07°C de moyenne à la surface des océans de la planète, devançant le précédent record établi le mois précédent (21,06°C). Il est également important de noter que cette température moyenne est située depuis plus de deux mois au-dessus de l'ancien record mondial établi l'année dernière.
En ce début avril 2024, cela fait deux mois que la température de la surface de nos océans 🌍bat tous les jours l'ancien record mondial de 2023.
— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) April 3, 2024
On note cependant que l'écart aux normes se réduit : sûrement un signe de l'affaiblissement progressif de El-Nino (à confirmer).
Ces… pic.twitter.com/6lwl6Q10G5
Cette chaleur inhabituelle et constante menace la vie marine et entraîne également une humidité plus importante dans l'atmosphère, synonyme de conditions météorologiques plus instables à l'échelle de la planète, favorisant le risque de catastrophes naturelles. Également, celle-ci réduit l'absorption de nos émissions de gaz à effet de serre dans les mers, qui représentent des puits de carbone emmagasinant 90% de l'excès de l'énergie produite par l'activité humaine.
D'après les scientifiques, cette chaleur et ces records de températures en cascade sont explicables en grande partie, mais pas entièrement. L'année 2023, la plus chaude jamais enregistrée, se situe en effet dans la fourchette des projections climatiques, néanmoins dans la fourchette haute. Une situation inquiétante pour l'avenir si cette tendance persiste dans les prochains mois, car nous pourrions alors dépasser ce que les modèles climatiques avaient envisagé jusqu'à aujourd'hui.