Recul de la déforestation en Amazonie brésilienne sur un an
La déforestation en Amazonie brésilienne a reculé entre août 2021 et juillet 2022, mais dans l’ensemble elle est en forte hausse depuis l’arrivée au pouvoir du président sortant Jair Bolsonaro, selon des données officielles publiées mercredi.
Quelque 11.568 km2 de forêts, correspondant à une superficie plus grande que celle du Qatar, ont été détruits en Amazonie brésilienne entre août 2021 et juillet 2022, période de référence analysée par le système de surveillance par satellites PRODES de l’Institut national de recherches spatiales (INPE) au Brésil.
La déforestation entre août 2021 et juillet 2022 a ainsi reculé de 11,3% par rapport à la même période un an plus tôt, quand l’INPE avait comptabilisé 13.038 km2 de forêts détruites, soit le chiffre le plus élevé en 15 ans.
Ce recul de la déforestation clôt cependant quatre années de ce que les militants écologistes qualifient de gestion désastreuse de l’Amazonie sous le mandat du président sortant d’extrême droite.
Depuis son arrivée au pouvoir, la déforestation annuelle moyenne a augmenté de 59,5% par rapport aux quatre années précédentes, et de 75,5% par rapport à la décennie précédente, selon l’INPE.
Le successeur de Jair Bolsonaro, Luiz Inacio Lula da Silva (gauche), a promis de tendre vers une déforestation zéro lorsqu’il prendra ses fonctions le 1er janvier pour un troisième mandat, après avoir gouverné le pays de 2003 à 2010.
« Le gouvernement Bolsonaro a été une machine à détruire les forêts », note dans un communiqué Marcio Astrini, secrétaire exécutif de l’Observatoire du climat, une coalition d’organisations environnementales.
« Jair Bolsonaro laissera à son successeur un héritage répugnant de déforestation galopante et d’Amazonie en flammes », ajoute-t-il, exhortant l’ancien président Lula à faire preuve de « tolérance zéro » à l’égard des crimes contre l’environnement.
Selon les experts, la grande majorité des coupes à blanc et des incendies qui ravagent l’Amazonie ont pour objet la création de terres agricoles, notamment pour l’élevage de bétail, alors que le Brésil est le premier exportateur mondial de viande bovine.
Les militants écologistes accusent Jair Bolsonaro de vider de leur substance les programmes brésiliens de protection de l’environnement et d’encourager la destruction forestière par ses politiques en faveur de l’agronégoce et de l’exploitation minière.
« L’Amazonie se rapproche de plus en plus d’un point de basculement », s’alarme dans un communiqué Mariana Napolitano, directrice scientifique du bureau brésilien du Fonds mondial pour la nature (WWF).