Pollution plastique et chimique : notre planète a franchi la ligne rouge
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La Terre, son environnement et ses habitants étouffent sous une quantité excessive de plastiques et de produits chimiques. Mardi 15 février 2022, le Stockholm Resilience Center a indiqué dans son étude que les quantités de plastiques et de produits chimiques rejetés dans l’environnement avaient dépassé les limites planétaires.
LE POINT DE NON-RETOUR
La notion de « limite planétaire » a été inventée par le centre de recherche scientifique suédois Stockholm Resilience Center. Elle a ensuite été reprise par l’Organisation des Nations unies et par la Commission européenne. Bethanie Carney Almroth, coauteur de l’étude, affirme que « les effets que nous commençons à observer sont suffisamment grands pour affecter des fonctions critiques de la planète Terre et ses écosystèmes ».
Natacha Gondran, coautrice du livre Les limites planétaires, indique que l’on ne peut plus revenir en arrière une fois qu’une limite planétaire est franchie. Elle explique que des phénomènes d’emballement surviendront progressivement, et qu’il faudra s’y adapter. Pour l’instant, les effets de cette pollution sur les humains sont encore peu connus. En revanche, ils impactent déjà fortement les milieux aquatiques et les sols.
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IL FAUT LIMITER LA PRODUCTION DE PLASTIQUES
Les auteurs de l’étude indiquent que tous les efforts pour éviter le rejet des plastiques et des produits chimiques dans l’environnement sont les bienvenus. Cependant, il faudra prendre des mesures plus radicales, notamment fixer un plafond maximal de production pour pallier ce problème.
« Cela semble évident mais ce n’est considéré comme une vérité que depuis peu : plus vous produisez, plus vous rejetez », a déclaré Bethanie Carney Almroth. Cette dernière souligne que le recyclage a déjà atteint ses limites. A l’heure actuelle, moins de 10 % du plastique mondial est recyclé, alors que la production a doublé depuis l’an 2000. Elle culmine actuellement à 367 millions de tonnes par année.
D’après des études scientifiques, la totalité des plastiques présents sur Terre représente quatre fois la biomasse de tous les animaux vivants.