NIGERIA : un centre traque la pollution pétrolière dans le Delta du Niger
Les recherches se font dans un centre dédié, inauguré récemment.
L’Université fédérale des ressources pétrolières (Fupre) a baptisé sa structure, Institut intégré de l’environnement et du développement (IIED). Le centre se trouve précisément à Ughelli South, une zone de gouvernement local située dans l’État du Delta au Nigeria.
Fupre a bénéficié du soutien de la Fondation pour la conservation des fleuves nigérians pour la création de l’IIED. Il s’agit en réalité d’un espace qui sera dédié à la recherche sur la pollution pétrolière dans le Delta du Niger. Le phénomène récurrent dans cette partie du pays. La forêt marécageuse d’Obi-Ayagha par exemple est l’un des endroits les plus pollués dans cet État et l’un des épicentres de la raffinerie illégale de pétrole. Le déversement pétrolier a d’énormes conséquences sur la nature. La pollution pétrolière les mammifères marins, les poissons, les oiseaux et détruisent la flore, perturbant l’équilibre écologique.
L’équipe de l’IIED dirigée par Oladapo Afolabi, mènera des recherches communautaires sur les défis environnementaux qui orienteront les politiques et le développement. L’idée est de modifier les pratiques environnementales dans le Delta du Niger, d’une manière écologiquement durable et socialement juste en vue de la restauration des écosystèmes. Il serait également judicieux de répertorier les industries pétrolières responsables du désastre environnemental dans cet État et peut-être de les dénoncer de manière plus ferme comme cela a été le cas avec Shell.
La filiale nigériane de la compagnie pétrolière néerlandaise est tenue « responsable des dommages résultant des déversements » de pétrole brut, à l’origine de la pollution dans les villages de Goi, Ikot Ada Udo et Oruma, dans le delta du Niger. En février 2021, Shell a été condamnée en appel par la justice hollandaise pour pollution dans deux villages, suite à une plainte déposée il y’a 13 ans par des riverains.
L’État du Delta n’est pas le seul concerné par ce phénomène au Nigeria. En novembre 2020, dans une autre affaire, la justice du Nigeria a confirmé la condamnation de Shell en 2010, un demi-siècle après une marée noire qui a durement touché l’État de River. Shell Nigeria devra payer jusqu’à 400 millions de dollars en guise d’indemnisation pour la communauté Ejama-Ebubu, principale victime de la catastrophe écologique.