La pollution tue trois fois plus que la COVID
On ne parle ici que des effets liés au cocktail toxique de particules fines générées par la combustion de pétrole, de mazout, de gaz et de charbon. Ce sont aussi les pires agresseurs du climat.
On peut ajouter à ce chiffre plusieurs millions de décès provoqués par d’autres types de pollution de l’air, mais aussi de l’eau et des milieux de travail.
En comparaison, la COVID-19 a tué jusqu’à maintenant 2,3 millions de personnes, selon les chiffres officiels mondiaux. Même en multipliant ce chiffre par trois, on constate que la pollution fait beaucoup plus de morts.
Certes, contrairement à la pollution, la COVID-19 est hautement contagieuse et ses effets se font sentir à court terme. Les victimes sont facilement identifiables et la pandémie menace directement les systèmes de santé. Les gouvernements ont raison d’en faire la priorité.
Ils doivent cependant affiner leurs analyses et agir sur les causes communes à l’origine de la pandémie et de la pollution : notre impact sur l’environnement.
L’arbre qui cache la forêt
La COVID-19 est une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise par les animaux. Or, les experts s’entendent pour dire que la déforestation, l’agriculture intensive, le commerce ainsi que la production et la consommation non durables perturbent la nature et augmentent les contacts entre les pathogènes et les humains.
« C’est la voie vers les pandémies », soutient le Dr Peter Daszak, président de EcoHealth Alliance et coauteur d’un important rapport sur la question publié par les Nations Unies.
La bonne nouvelle est qu’on peut agir en prévention dès maintenant sur les causes communes de ces crises de santé publique. Selon les experts, il coûterait 100 fois moins cher de prévenir que de gérer les conséquences.
Aurons-nous cette lucidité ?