Il y a quelques mois, une étude avait montré une baisse significative de la pollution sonore sous-marine durant la période de confinement consécutive à la pandémie de coronavirus — wildestanimal / Shutterstock.com
« NOS TRAVAUX S’AJOUTENT À L’ENSEMBLE CROISSANT DE PREUVES DÉMONTRANT UN LIEN ENTRE LA POLLUTION SONORE ET LA BAISSE DE LA SANTÉ ANIMALE »
Au cours des 17 jours de surveillance de la population test, les poissons exposés au bruit aigu ont subi une infestation parasitaire nettement plus forte, tandis que ceux exposés pendant une semaine à un bruit chronique présentaient des risques plus élevés de mortalité précoce. La plupart des représentants du second groupe sont morts le 12e jour, contre 14 jours en moyenne pour les autres groupes de poissons.
« En révélant les effets néfastes du bruit aigu et chronique sur les interactions hôte-parasite, nos travaux s’ajoutent à l’ensemble croissant de preuves démontrant un lien entre la pollution sonore et la baisse de la santé animale », ont notamment écrit les chercheurs. Ces derniers ont par ailleurs rappelé que la pollution sonore constituait un problème reconnu en matière de santé et de bien-être, soutenu par des réglementations internationales s’efforçant de limiter ses effets sur la santé.
Bien que la réalisation de nouvelles expériences soit nécessaire afin d’explorer plus précisément les conséquences de la pollution sonore sur le système immunitaire des poissons, ces recherches pourraient également bénéficier aux efforts de conservation des espèces ainsi qu’aux fermes piscicoles, dont les populations se révèlent particulièrement vulnérables aux attaques de parasites (avec des niveaux de perte d’espèces sans précédent chez les poissons d’eau douce).
« En fin de compte, notre étude souligne le besoin de garder la pollution sonore à un seuil minimum afin d’éviter une élévation du risque de maladies et des taux de mortalité », a souligné Numair Massoud, auteur principal de l’étude. Des propos faisant écho à une étude menée par des chercheurs de l’université de Belfast et publiée fin 2019 qui avaient établi que le bruit affectait amphibiens, arthropodes, oiseaux, poissons, mammifères, mollusques et reptiles et militaient pour que les bruits issus de l’activité humaine soit considérés comme un « polluant majeur global ».