Le Roundup et ses petits-cousins désherbants et fongicides sont finalement moins utilisés : seulement deux foyers sur dix possédant un « extérieur » les utilisent pour bichonner leurs rosiers. Cela dit, il y a plusieurs types d'utilisateurs de pesticides : certains très gros usagers cumulent l'application de différents types de produits pour leur jardin, maison, piscine, et pour se protéger des insectes.
À l'opposé, crèmes ou sprays pour se protéger des piqûres de moustique notamment, ou les lotions antipoux, servent assez peu. Parce qu'on hésite à s'en badigeonner le corps ou les cheveux ?
Peu de Français savent les utiliser
« Les Français ont tendance à voir ces pesticides comme des produits du quotidien et s'en servent sans observer les précautions d'usage. Si l'on prend les antimoustiques, seul 36 % des utilisateurs lisent les consignes », signale Jean-Luc Volatier.
Or si l'on prend la peine de scruter les emballages, on verra que les fabricants indiquent qu'il faut sortir de chambre, laisser agir 15 à 30 minutes. Quand on rentre de nouveau dans la pièce ainsi traitée, il faut encore souvent aérer pour laisser s'échapper les éventuels toxiques.
« Attention aux publics sensibles, femmes enceintes et enfants en bas âge, pointe le spécialiste des risques. Des études montrent des liens épidémiologiques entre ce type de produits et des leucémies de l'enfant. » Bien sûr ce n'est pas en vaporisant une fois un insecticide qu'on rendra son petit malade, mais mieux vaut observer les précautions d'usage. Les sites officiels comme Agir pour bébé donnent beaucoup de conseils utiles.
Gare aux produits interdits
« Du Roundup ? Oui, j'en ai un bidon depuis je ne sais plus combien de temps pour désherber autour des rosiers », répond Raphaël. Le Parisien amoureux des fleurs ne sait même pas qu'il est en infraction. Il n'est pas le seul dans ce cas, selon l'étude de l'Anses, un quart des ménages avait dans leur stock des produits interdits.
Depuis le 1er janvier, la loi Labbé interdit en effet l'achat, mais aussi l'usage et la détention des pesticides chimiques de synthèse chez les jardiniers amateurs. Comme l'engrais répulsif deletrex pour faire fuir les taupes ou le cicatrisant umupro pour soigner les blessures de nos arbres, tous ces produits doivent être jetés. Après les municipalités et avant les agriculteurs, les particuliers ont été sommés de passer à des méthodes plus douces.
Pas dans la poubelle
Autre enseignement de l'étude Pesti'home, 60 % des utilisateurs se débarrassent de leurs bouteilles de pesticides domestiques n'importe comment. Ils se retrouvent à vider les flacons dans l'évier ou les toilettes… « Or on a tendance à l'oublier, mais ces produits chimiques ne sont pas anodins, ils doivent finir en déchetterie ou à l'endroit prévu par la mairie. »
L'Anses préconise ainsi aux pouvoirs publics et collectivités locales de diffuser les informations pratiques pour se débarrasser des produits : anciens, usagés ou interdits.