Ce recul de la France sur les marchés mondiaux, la faute en revient, avant tout, à des charges trop élevées dans l’Hexagone. Chez nous, le coût salarial a bondi de 58 % entre 2000 et 2017, presque deux fois plus vite qu’en Allemagne par exemple. Petit cas d’école avec la pomme. En France, le coût de la main d’oeuvre est 1,7 fois supérieur à celui de l’Espagne, et deux fois supérieur à celui de la Pologne, Du coup, la pomme polonaise arrive sur nos étals à moins d’un euro, voire à 70 centimes d’euros le kilo, tandis que les pommes françaises, elles, s’affichent à plus d’1,80 euros…
Produits importés peu contrôlés
Il y a plus inquiétant encore. Une part non négligeable - que les rapporteurs évaluent entre 10 et 25 % du total - de ces produits importés ne respecterait pas les normes sanitaires qui sont demandées aux agriculteurs de l’Hexagone. Parmi les produits les plus exposés : le thé de Chine (13 %), les piments de la République dominicaine (16 %) ou encore les pistaches des Etats-Unis (20 %). « Il y a parfois un vrai risque sanitaire, comme pour les fraises et les cerises », souligne encore Laurent Duplomb.
Il faut dire que les contrôles sont rarissimes. Le rapport estime ainsi que le budget qui leur est alloué est inférieur à 10 millions d’euros par an - soit moins d’une semaine de recettes encaissées par l’Etat au titre du Loto. Et n’allez pas croire que le terme « bio » résout tous les problèmes : des contrôles effectués en 2017 ont montré que 17 % des produits issus de l’agriculture biologique étaient non-conformes. Sans surprise, les sénateurs réclament donc un renforcement des contrôles sur tous les produits importés.