Coca-Cola Produit 3 Millions De Tonnes D’Emballage Plastique Par An
La marque Coca-Cola a révélé qu’elle produit 3 millions de tonnes d’emballages plastiques par an. C’est dans un rapport publié par la fondation Ellen MacArthur en collaboration avec l’UNEP que la marque communique pour la première fois le volume de plastique qu’elle utilise.
Un premier rapport demande la fin de la confidentialité concernant l’empreinte plastique des entreprises, et révèle des détails quant aux efforts réalisés par les industries et les gouvernements pour lutter contre les déchets plastiques et la pollution. Parmi les 31 entreprises internationales qui ont révélé le volume de leur production de plastique, on retrouve Coca-Cola, Carrefour, Colgate Palmolive, Nestlé, SC Johnson et Unilever.
La production plastique de Coca-Cola équivaut à environ 108 milliards de bouteilles par an, soit plus d’un cinquième de la production mondiale de bouteilles en polytéréphtalate d’éthylène chaque année, selon The Guardian.
Cette nouvelle arrive alors que l’Angleterre prévoit d’adopter un nouveau dispositif de recyclage qui verrait les consommateurs verser un dépôt pour des containers à boissons semblables à ceux déjà existants dans certains pays.
En Suède, un système de jetons a été mis en place il y a plus de 30 ans déjà. Les consommateurs ramènent leurs bouteilles en plastique dans des machines de recyclage et reçoivent en retour un jeton qui vaut soit 1 SEK (couronne suédoise) pour une petite bouteille, ou 2 SEK pour une grande bouteille. Le jeton peut ensuite être utilisé pour faire des dons à des œuvres de charité, ou peut être transféré sur un compte PayPal, ou encore peut servir de bon de réduction lors de l’achat de nourriture ou de boisson dans des supermarchés.
En 2017, 85% des bouteilles et canettes ont été recyclées en Suède, alors que le gouvernement visait les 90%.
Ces initiatives nous montrent la marche à suivre, mais le problème de la pollution plastique est très complexe. Peu de matériaux sont aussi efficaces et versatiles que le plastique en termes de packaging. Le plastique est léger, durable et assez étanche. Comme le dit si bien Kjetil Bøhn, PDG de Quantafuel : « Le principal défi est de trouver une alternative au plastique. »
Les émissions de carbone sont plus importantes lorsque l’on produit un sac en papier que lorsque l’on produit un sac en plastique. Kjetil Bøhn ajoute : « L’un des problèmes rencontrés est qu’il est très compliqué de recycler du plastique ; à partir du moment où il est imprimé ou s’il a différentes couleurs, le plastique est altéré. »
Au Danemark, Quantafuel construit une usine pour produire un diesel plus propre à partir de plastic recyclé. Chaque jour, Quantafuel est contactée par d’autres sociétés qui posent des questions à propos de plastique recyclé dans les hydrocarbures.
Bøhn attire l’attention sur la nouvelle directive de l’Union Européenne qui inclue pour la première fois les hydrocarbures recyclés comme une partie de la future combinaison d’énergie en Europe. Selon lui « cela crée les bases d’un nouveau marché, qui augmentera l’intérêt des grandes compagnies pétrolières et de l’industrie pétrochimique. Tous les producteurs de plastiques seront contraints de le transformer en énergie. »
Tout ceci demande beaucoup d’implication de la part de l’industrie pétrochimique. Dans un rapport sur le problème de l’emballage plastique, McKinsey & Co soutient que l’industrie chimique a potentiellement beaucoup à gagner en créant une nouvelle branche basée sur le recyclage. Cela pourrait générer un bénéfice de 55 milliards de dollars chaque année d’ici 2030.
Les spécialistes estiment que si la demande en plastique continue sur cette trajectoire, le volume de déchets plastiques dans le monde va passer de 260 millions de tonnes par an en 2016 à 460 millions de tonnes par an d’ici 2030. Ce qui ferait de ce problème environnemental déjà existant un problème majeur pour notre planète.