L'Occitanie est prête pour la transition vers l'énergie renouvelable
La transition énergétique était au cœur du débat qui a animé jeudi matin la 9e édition des Rencontres d'Occitanie qui se déroulait au siège de Midi Libre, à Saint-Jean-de-Védas. Deux figures majeures de l'énergie renouvelable, Michel Derdevet, secrétaire général d'Enedis, et Éric Scotto, cofondateur du groupe Akuo Energy, étaient invités à partager leur expérience et leur analyse sur le devenir des énergies vertes dans l'Hexagone et plus particulièrement dans la région Occitanie qui “possède tous les atouts pour leur développement”.
Preuve en est, “aujourd'hui la région, qui possède des centaines de sites de productions d'énergies renouvelables, produit plus qu'elle ne consomme d'énergies renouvelables”, assure Michel Derdevet. Et d'ajouter qu'en 2050, “l'Occitanie pourrait produire jusqu'à 5 000 mégawatts soit l'équivalent de la puissance de cinq réacteurs nucléaires.” Dans cette optique, la Région a pour objectif de multiplier par dix le nombre de panneaux photovoltaïques au cours de la prochaine décennie.
Occuper l'espace perdu
Pour sa part, le fournisseur d'électricité Enedis, à travers ses réseaux de transport, a, et aura encore plus demain, pour rôle de mixer les différentes énergies “issues du vent, du soleil, de l'eau... ou tout simplement du circuit nucléaire traditionnel”. Le groupe, anciennement ERDF, est attentif également au développement du véhicule électrique. “On estime actuellement en Occitanie à 7 000 environ le nombre de véhicules électriques. Dans vingt ans, les prospectives font état de plus de 800 000 véhicules roulant dans la région.”
Par conséquent, l'installation de bornes et le maillage du territoire demeurent pour les producteurs d'énergies renouvelables un véritable défi qui n'a pas échappé à Éric Scotto, le patron d'Akuo Energy, le premier groupe indépendant d'énergies renouvelables, fort d'une expérience de plus de quinze ans. “Nous sommes satisfaits de voir que petit à petit, les énergies vertes deviennent la norme ; et cela d'autant plus que les infrastructures se modernisent pour s'adapter aux particularités de ce type d'énergie.”
Et de prendre pour exemple les 68 000 m² de toiture des halles Saint-Charles de Perpignan, équipée de panneaux photovoltaïques qui servent à alimenter plus de 10 % de la production électrique de la ville. Le groupe Akuo Energy, qui contrôle la totalité du processus de la chaîne de production jusqu'au financement - grâce notamment à sa plateforme participative Akuo Coop - est attentif à occuper les espaces perdus “qui sont nombreux”.
“C'est pour cela que nous allons très prochainement installer du côté de Piolenc dans le Vaucluse, en lieu et place d'une gravière, une centrale photovoltaïque sur un plan d'eau. L'énergie fournie devrait correspondre à l'alimentation de 5 800 foyers”, explique Éric Scotto qui par ailleurs, comme son homologue Michel Derdevet, assure qu'il est aujourd'hui possible techniquement de “produire assez d'énergie renouvelable pour subvenir à l'ensemble des besoins du pays”. Faut-il encore qu'il y ait une volonté politique !