Les impact des papiers recyclés sur l'environnement
On croyait que l'apparition des modes de stockage numériques allaient sérieusement faire diminuer notre consommation de papier : il n'en est rien, nous imprimons à tout va pour profiter d'une lecture plus agréable qu'à l'écran.
Au niveau mondial, 42% du bois exploité commercialement sert à fabriquer du papier et 17 % du bois utilisé provient de forêts vierges. Le papier est constitué de 70 à 95 % de matières fibreuses (cellulose, pâte mécanique ou vieux papier) et de substances auxiliaires telles que colles, pigments et liants (5 à 30 %). Or, la cellulose est directement extraite du bois et la fabrication de papier émet des polluants préoccupants.
Pour réduire l’impact - sur notre environnement - de la fabrication du papier, plusieurs solutions sont disponibles, dont l’utilisation de papier recyclé. Le papier est une excellente illustration de l'économie circulaire. Le produit final est également la matière première qui sera utilisée pour être recyclé en une nouvelle génération de produit. Pour préserver les écosystèmes, de plus en plus de papiers proviennent de matière recyclée.
La fabrication de papier non recyclé nécessite d’importantes quantité d’eau pour extraire la cellulose : 10 à 15 litres d’eau par kilo de papier. Or, la production de papier 100 % recyclé diminue de moitié cette consommation. Cette fabrication demande jusqu’à 5000 kWh d’énergie pour sécher une tonne de papier contre 500kWh pour une tonne de papier recyclé. Ainsi, la production d'une seule feuille blanche de format A4 nécessite autant d'énergie qu'une ampoule de 75 W allumée pendant une heure. Dans une entreprise 80 kg de papier en moyenne par an et par personne sont utilisés.
Face au défi climatique, il est important de limiter ce type de production, puisqu’il favorise l’émission des polluants comme le dioxyde de carbone, alors que le papier recyclé émet deux fois moins de CO2. La fabrication du papier non recyclé contamine l’eau utilisée avec des matières organiques, surtout des organo-chlorés – substances dangereuses, souvent cancérigènes ; génère inévitablement d'importantes quantité de déchets qu'il faut exploiter ; nécessite 2 à 3 tonnes de bois (environ 17 arbres) pour la fabrication d'une tonne de papier. Alors qu'avec une tonne de vieux papiers, on peut obtenir 900 kg de papier recyclé. Le papier le plus écologique est le papier 100% recyclé de post-consommation, non désencré, non blanchi. Il est de couleur gris-beige clair.
Les démons du papier recyclé
Le papier recyclé a longtemps souffert de sa mauvaise réputation. Il était considéré comme pelucheux et absorbant pour l'encre avec une abondance de poussières qui favorisait le bourrage papier des imprimantes. Ce n'est heureusement plus le cas et de sérieux progrès ont été réalisés comme en témoignent les contentements de nombreux organismes et administrations et la généralisation des ramettes de papiers recyclés.
Du côté des fabricants de matériel d'impression, Canon, par exemple, garantit que le papier recyclé peut être utilisé sans problème sur tous les appareils. Le recyclage des vieux papiers ne se réalise malheureusement pas ad vitam aeternam. En effet, au fil des opérations de recyclage, la qualité des fibres diminue : elles sont abîmées et ont tendance à se raccourcir. Il faut, à terme, introduire dans la fabrication du papier recyclé des fibres vierges en complément des fibres recyclées. Selon le type de papier à fabriquer, on estime qu'une même fibre peut être réutilisée en moyenne de 2 à 5 fois. Améliorer le rendement du recyclage est un moyen pour le secteur des pâtes et papiers de freiner les augmentations de prix des matières premières tout en réduisant son impact environnemental.