Selon une récente étude d’Université de Newcastle, au Royaume-Uni, près d’un demi-million de personnes sont affectées,chaque année, par les inondation
Changement climatique Les villes côtières africaines en première ligne

De nombreuses métropoles d’Afrique subsaharienne, localisées sur les côtes, sont directement menacées par les effets du changement climatique et principalement, par le risque réel de montée du niveau de la mer.

Selon une récente étude d’Université de Newcastle, au Royaume-Uni, près d’un demi-million de personnes sont affectées, chaque année, par les inondations en Afrique de l’Ouest. L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) estime que la région sera parmi celles qui souffriront le plus des conséquences néfastes du changement climatique au cours des prochaines années. Une préoccupation relayée également par la Banque mondiale, qui a clairement exprimé ses craintes en la matière pour des villes comme Dakar, Lomé ou Lagos, qui concentrent à elles seules près du tiers de la population ouest-africaine et qui génèrent 56 % du PIB de la zone.

À l’appui de ces positions pessimistes, les statistiques portant sur les trois dernières décennies montrent que, sur toute l’Afrique subsaharienne, 654 épisodes d’inondations ont été relevés, qui ont affecté à 38 millions de personnes et causés plus de 13 000 morts. Des chiffres glaçants, dont l’ampleur s’explique, selon les auteurs de l’étude, par une combinaison de facteurs : une urbanisation rapide et souvent incontrôlée, la construction de logements en zones inondables, des systèmes de gestion des déchets et de traitement des eaux défaillants.

« Apartheid climatique » à Lagos

Et, dans ce domaine encore, le niveau de richesse des personnes concernées est proportionnel à leur degré de préservation des effets négatifs du changement climatique. Dans une mégalopole comme Lagos, les millionnaires nigérians ont contribué à la conception d’Eko Atlantique, une oeuvre architecturale en plein coeur de la capitale, destinée à protéger ces privilégiés des mutations climatiques. Une sorte d’« apartheid climatique » qui introduit une ségrégation de fait entre nantis et pauvres, confinés dans des quartiers comparables à des cités flottantes, au bord de la mer.

Si l’Afrique est la région du monde la moins responsable du changement climatique, c’est elle qui pourrait en payer le plus lourd tribut. Les accords internationaux comme les Objectifs de développement durable de l’ONU ou l’accord de Paris sur le changement climatique ont déjà souligné la grande vulnérabilité du continent face à ces transformations. Et l’on comprend que certaines personnalités, comme l’ex-vice-président démocrate Al Gore, n’hésitent pas à comparer la lutte contre les bouleversements climatiques aux plus grandes causes de l’humanité, de la lutte contre l’esclavage ou l’apartheid à la non-prolifération nucléaire. Si l’Accord de Paris devait être délaissé par les États-Unis, ce serait alors un coup probablement fatal qui serait porté à l’Afrique et à sa population.

Source : revue-afrique.com

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