Les Européens à risque de souffrir davantage des affres du climat
Dans le deuxième rapport —après celui de 2022— sur ces impacts en santé qui sont spécifiques à l’Europe, publié le mois dernier, on retrouve pas moins de 42 indicateurs. Le rapport est le fruit d’une équipe internationale et multidisciplinaire qui, sous la même étiquette (« Lancet Countdown on Health and Climate Change ») publie chaque année depuis 2015 un suivi des progrès réalisés (ou non) dans les domaines qui sont conjoints à la santé et au climat. La santé mentale est également apparue sur les écrans radar de leur édition 2022.
Certes, les indicateurs qui réclameront le plus de vigilance aux gouvernements —et une adaptation plus rapide des services de santé— sont les décès et les virus venus d’ailleurs. Mais comme ces 42 indicateurs sont intereliés, ce serait une erreur, préviennent les chercheurs, que de les analyser isolément: « il nous faut vraiment savoir comment ces expositions multiples affectent la population », commente dans la revue Nature la chercheuse britannique en santé et changements climatiques Ruth Doherty, de l’Université d’Edimbourg.
Rien qu’à lui seul, le principal indicateur qu’est l’évolution des décès causés par les chaleurs extrêmes entre 2003-2012 et 2013-2022, est une donnée inquiétante, comme l’illustre Nature dans un graphique:
Un facteur peut même mettre certaines femmes encore plus à risque: le fait qu’elles soient plus susceptibles de souffrir d’une canicule après leurs règles.
Quant aux pathogènes dont les autorités de la santé européennes surveillent l’avancée vers le Nord, on note la leishmaniose viscérale infantile, transmise par des piqûres de moustiques, pour qui l’Europe méditerranéenne était déjà devenue plus propice dans les années 2000, et qu’on observe désormais plus au nord, notamment en France et dans les Balkans. On note aussi la tique du mouton (Ixodes ricinus) dont le territoire à travers l’Europe est en expansion depuis une trentaine d’années.