Les abeilles jouent un rôle essentiel dans notre écosystème, du fait de leur mission principale qu’est la pollinisation.
L'importance des abeilles dans notre écosystème

Source : echosciences-grenoble.fr

Les menaces auxquelles les abeilles sont exposées

Les abeilles jouent un rôle essentiel dans notre écosystème, du fait de leur mission principale qu’est la pollinisation. Cette action permet aux plantes de se reproduire. Les abeilles font partie des insectes pollinisateurs les plus efficaces aux côtés des guêpes ou encore des papillons. Cependant, elles restent une espèce lourdement menacée par divers facteurs.

Le frelon asiatique

Une de ses plus grandes menaces est le frelon asiatique. Apparu pour la première fois en France en 2005, le frelon asiatique (aussi connu sous le nom de frelon velutina) est la plus grande menace d’origine animale pour les abeilles. Cet insecte, pouvant mesurer entre 2 et 3 centimètres (légèrement plus petit que son cousin le frelon Européen) raffole des abeilles domestiques, il en a fait son met favori dans le sud de la France où il s’est installé depuis maintenant 15 ans.

Frelon AsiatiqueFrelon Européen

Importés de Chine au début des années 2000, les frelons asiatiques se sont acclimatés à leur nouvel habitat étant donné la nourriture à profusion dont ils disposent (fruits, insectes) et la faible présence de prédateurs pouvant leur nuire (quelques oiseaux comme la Pie-grièche écorcheur, le Guêpier d’Europe ou la Bondrée Apivore). De ce fait, ils ravagent depuis plus d’une dizaine d’années les ruches d’abeilles européennes, l’apiculture française se retrouve démunie face à cette nouvelle menace qui vient s’ajouter aux nombreuses déjà présentes.

Le frelon velutina est une espèce très agressive et virulente qui n’hésite pas à attaquer les humains, comme les animaux. Pour s’en prendre aux abeilles, il reste en vol stationnaire devant une ruche, attendant qu’une abeille butineuse en sorte pour l’attaquer et, soit la dévorer, soit s’en servir pour nourrir ses larves. Il peut également entrer directement dans la ruche s’il a grand besoin de nourriture, alors le frelon cause des dégâts irréparables afin de repartir, repu. On estime qu’une trentaine de frelons asiatiques peuvent sans peine venir à bout d’une colonie d’abeilles comptant 30 000 individus !

Malheureusement, les abeilles n’ont que peu de mécanismes de défense face à ces prédateurs redoutables, leurs piqûres ne font que ralentir les frelons sans pour autant les affecter. Elles possèdent néanmoins une solution qui requiert beaucoup d’énergie et d’individus pour stopper cet ennemi : les abeilles étouffent le frelon en formant une “boule d’abeille” autour de ce dernier, puis elles se mettent à vibrer grâce à leurs ailes et à leur abdomen afin d’augmenter la température à l’intérieur de cette boule. Le frelon ne peut supporter une telle température, il est littéralement cuit. Cependant, cette technique est efficace uniquement lorsque la ruche affronte quelques individus. Face à plusieurs dizaines de frelons, elle ne peut généralement rien faire et se retrouve presque toujours vaincue. Une fois la colonie décimée, les frelons asiatiques récupèrent principalement les larves et la gelée royale présentes dans la ruche pour nourrir la leur.

Contre-attaque d'une colonie d'abeilles face à des frelons asiatiques. Source : National Geographic (YouTube)

À ce jour, il n’existe aucune solution complètement fiable pour éradiquer ce nuisible sans affecter d’autres espèces innocentes, car les pièges et les pesticides pourraient risquer de toucher les abeilles, bourdons ou autres espèces pollinisatrices. Le moyen le plus efficace étant de détruire le nid, soit par ses propres moyens (en utilisant des équipements et solutions adéquates), soit en faisant appel à des professionnels assermentés.

Le parasite Varoa

Proche du frelon, le varoa destructor est un parasite qui touche les abeilles en leur provoquant des maladies. En effet, cet acarien se présente sous la forme de pou, ce dernier se fixe sur la larve d’abeille ou bien sur l’abeille adulte pour se nourrir de son sang. Cette maladie entraîne la mort subite des abeilles en seulement quelques semaines. Il impact les ruches et entraîne des pertes immenses sur les colonies qui sont alors en fort déclin. 

L’acarien reproduit la même enveloppe externe que l’abeille afin de se confondre avec elle pour les tromper. Ces dernières ne se doutent pas qu’il s’agit d’un corps étranger et lèvent plus facilement leur garde, elles ne procèdent pas à leurs techniques d’hygiène et se font alors infecter par le varoa, aussi appelé varoa destructor étant donné qu’il détruit à vu d'œil les colonies, les abeilles ont beaucoup de mal à résister contre lui.

Les pesticides / insecticides

Autre menace liée cette fois-ci à l’Homme, il s’agit des pesticides et insecticides. En effet c’est en 1995 que l'on trouve l’apparition des insecticides en Europe. Depuis ce jour, plus de 300 000 ruches meurent chaque année, ce qui divise par deux la production de miel, et ce qui peut donc expliquer son coût qui augmente de plus en plus. La France est le premier pays producteur de miel de l’Union Européenne mais se place en troisième position pour ce qui est de l'utilisation des pesticides. Cela a un effet alarmant sur la mortalité des abeilles. Il n’est pas sans importance de rappeler que les abeilles sont très importantes dans notre écosystème et que 75% de la production de nourriture dépend entièrement des animaux pollinisateurs, et donc en grande partie les abeilles. Les traitements phytosanitaires sont une grosse menace, parmi tant d’autres, et qu’il faut à tout prix réguler ! 

De plus, il faut savoir qu’il existe désormais un “cocktail chimique”, c’est à dire un mélange puissant de différents pesticides. Par exemple, une abeille peut être touchée par 7 pesticides différents dans un même pollen. Aujourd’hui, il existe de nombreuses associations comme Greenpeace par exemple, qui se battent pour réguler et/ou stopper entièrement l’utilisation abusive de ces pesticides. 

De plus, il existe de très nombreux insecticides, et certains peuvent être beaucoup plus puissants que d’autres. C’est le cas des Néonicotinoïdes, une famille de pesticides 100 fois plus puissants et donc meurtriers que d’autres. Pourtant, ce sont eux que l'on retrouve le plus couramment. Selon Greenpeace, 80 000 abeilles peuvent êtres tuées d’un coup avec un seul grain de maïs enduit de ces pesticides. Enfin, si le fait de tuer de nombreux animaux (car il n’y a pas que les abeilles qui sont touchées par des pesticides) ne semblent pas déranger certains agriculteurs, qu’en est-il des humains ? Ces pesticides se retrouvent bien au final dans nos assiettes, en petites ou grandes quantités…"Les données scientifiques sont claires et montrent que la nocivité potentielle de ces pesticides est largement supérieure à tous les avantages qu'ils pourraient apporter en termes de lutte contre les parasites et d'augmentation des rendements agricoles" estime Greenpeace.

Il existe aujourd’hui des lois et des labels, comme le label Bee Friendly par exemple, qui permet aux grandes distributions de sélectionner des produits respectant ce label. Cela est donc un début de protection des abeilles, pourtant, l’Europe tarde tout de même à prendre des mesures afin de les protéger. Certains produits ont étés interdits en 2018, mais il semble qu’ils pourraient être remplacés par d’autres produits tout aussi néfastes. Depuis 2013, il existe notamment un guide, mais qui n’a encore aucune valeur légale, faute d’accord de la part de l’UE pour le reconnaître officiellement. Ce guide permettrait un “test” des nombreux pesticides et de certifier leurs dégâts sur les animaux. Il a été montré que, si ce texte était approuvé, plus de la moitié des pesticides seront reconnus comme étant extrêmement dangereux… Pour conclure, nous sommes encore loin, voire très loin, d’adopter des mesures concrètes permettant de limiter ou supprimer totalement l’utilisation de pesticides, alors que tout le monde semble être au courant des dégâts prouvés que ces derniers peuvent causer sur les abeilles et bien d’autres encore. 

Le réchauffement climatique

Enfin, la dernière menace dont souffre les abeilles est le dérèglement climatique. Les abeilles, comme grand nombre de pollinisateurs, se repèrent par le biais de signaux visuels et olfactifs dans le but par exemple de mémoriser un parfum pour l’associer à une plante. La mémoire olfactive de l’abeille lui permet de savoir juste grâce au parfum si une fleur contient un nectar riche ou pauvre en sucre ou même si la fleur ne contient pas de nectar du tout. Le changement climatique sur Terre provoque un changement d’odeurs florales sur certaines plantes à cause notamment de la sécheresse ou d’une forte hausse de température. Ce changement d’odeur florales (en général il s’agit d’une augmentation de molécules ce qui fait que l’odeur s’amplifie) est due à un stress ressenti chez les plantes à causes du changement climatique. Cela entraîne une perte de repère chez les abeilles qui n’arrivent plus à correctement assimiler une odeur à une plante. Ces changements climatiques affectent la production de ressources florales dans un premier temps et ainsi la récolte des abeilles dans un second temps. Si la floraison des plantes est moins fructueuse, la récolte des abeilles ne pourra qu'en pâtir. A terme, cela peut entraîner des carences en pollen, réduire voire cesser sa ponte. Ainsi, le renouvellement d’abeilles ne s’effectuent plus de manière rapide et cela crée un vieillissement prématuré de la colonie qui peut être menacée de disparaître.

Concernant leur ruche, les abeilles sont à la merci de la météo. En effet en cas de fortes pluies, leurs ruches peuvent facilement être inondées et détruites à cause d'inondations. De plus, si un incendie se déclare à proximité de la ruche, les abeilles n’ont aucun moyen de se protéger face aux flammes, la ruche sera alors carbonisée si elle est touchée. Lors des périodes de très fortes canicules, il est possible que la cire fonde engluant ainsi la reine des abeilles et sa colonie. Pour faire face à ces fortes chaleurs les abeilles ont un système pour se ventiler ou se réchauffer en fonction de la température idéale qu’elles souhaitent approcher, néanmoins il est possible que certaines fois, elles ne puissent rien faire contre la température car celle-ci est trop élevée pour elles et qu’elles n’arrivent même plus à se ventiler.

Les ondes

En parallèle à ces quatre menaces déjà prouvées, une cinquième menace pour les abeilles pourrait exister, mais les études sur le sujet manquent encore pour en être tout à fait sûr. Il s'agit des ondes électromagnétiques. Dans notre société actuelle, les ondes électromagnétiques sont omniprésentes avec toutes les technologies que l’homme a domestiquées et inventées. Daniel Favre (collaborateur scientifique au sein du Laboratoire de Biotechnologie Cellulaire de l’Institut Fédéral Suisse de Lausanne) a publié un article scientifique entre Juin 2009 et Avril 2010 après avoir effectué une expérience sur une ruche d’abeilles. Ce dernier a disposé deux téléphones portables, communicants ensembles toutes les cinq minutes à proximité d’une ruche et a enregistré le son qui émanait à l’intérieur de la ruche lorsque les ondes étaient émises. Les audiogrammes ont montré que les abeilles réagissaient fortement à ces ondes (elles devenaient nerveuses et s’agitaient) de par le chant des abeilles ouvrières (signal d’une ruche perturbée ou du début du processus d’essaimage) qui émanait de la ruche. Il a réitéré son expérience à la saison hivernale où le trafic téléphonique était le plus fort et a accusé le même résultat. Son hypothèse finale fût que la pollution électromagnétique (on parle ici de ‘’pollution’’ car les ondes sont omniprésentes dans notre société actuelle) serait la cause probable de la disparition des abeilles plus particulièrement en hiver lorsqu’elles n’ont aucune chance de survie hors de la ruche.

Cependant, la théorie selon laquelle les ondes électromagnétiques seraient fatales aux abeilles reste controversée. D’autres études ont plus tard été développées sur la pollution électromagnétique vis-à-vis des insectes et montrent que les ondes leur nuisent. C’est notamment le cas des blattes (cafards) qui, exposées à des émissions d’ondes téléphoniques sur une période importante perdent de l’énergie, augmentent leur quantité de déchets dans l’organisme et bloquent leur agent transmettant les informations au niveau neurologique. Marianne Tschuy, travaillant pour le service sanitaire apicole à Berne explique qu’il existe également des études démontrant que les ondes ont des effets sur la danse des abeilles (système de communication propre aux abeilles servant à diffuser au sein de la colonie un ensemble de messages). Cette dernière nuance ses propos en disant que ces résultats d’étude ne permettent pas pour autant d’affirmer que les ondes sont responsables de la perte de colonies durant la saison hivernale.

A l’aube de l’apparition de la 5G, il serait intéressant de se pencher sur le sujet avant une possible extinction des abeilles, si chères et vitales à notre écosystème.

 

Source : https://www.echosciences-grenoble.fr/articles/l-importance-des-abeilles-dans-notre-ecosysteme

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