Une nouvelle étude internationale révèle que les populations sont de plus en plus enclines à soutenir les politiques climatiques, à mesure qu’elles constatent directement les effets du changement climatique à travers des phénomènes météorologiques extrêmes et des catastrophes naturelles qui affectent leur quotidien.
Publiée dans la revue Nature sous le titre « Attribution des événements météorologiques extrêmes : soutien aux politiques climatiques à travers le monde », l’étude a compilé des données issues de 68 pays et interrogé plus de 71 000 personnes.
Les chercheurs ont évalué le niveau d’adhésion à cinq politiques climatiques clés :
L’augmentation des taxes sur les aliments à forte empreinte carbone ;
La hausse des taxes sur les combustibles fossiles ;
Le développement des infrastructures de transport public ;
Le renforcement de l’usage des énergies renouvelables ;
La protection des forêts et des terres sauvages.
Les résultats montrent que les pays confrontés aux incendies de forêts expriment un soutien plus fort aux mesures climatiques. La visibilité des dégâts et les risques sanitaires rendent plus évidente, aux yeux du public, l'association entre ces événements et le changement climatique. À l’inverse, les précipitations intenses semblent moins fréquemment perçues comme des manifestations du réchauffement global.
Parmi les politiques testées, celles visant à taxer davantage les produits à haute émission carbone et les carburants fossiles recueillent le moins de soutien populaire. À l’opposé, les mesures de protection des espaces naturels et de promotion des énergies durables suscitent une forte adhésion.
L’étude met également en lumière les profils sociodémographiques les plus sensibles à ces enjeux : les femmes, les personnes âgées, les individus très croyants, les populations urbaines, les personnes avec un niveau d’éducation et de revenu élevé, ainsi que ceux s’identifiant à la gauche ou au libéralisme politique. Ces groupes sont plus susceptibles d’appuyer les politiques climatiques, surtout lorsqu’ils perçoivent un lien direct entre les événements climatiques extrêmes et le changement climatique.
Les auteurs soulignent ainsi l’importance de renforcer l’attribution subjective, c’est-à-dire la conviction personnelle que le changement climatique est à l’origine de certains phénomènes météorologiques extrêmes. Selon l’étude, c’est cette perception – plus que l’expérience du phénomène en soi – qui motive réellement le soutien aux politiques de lutte contre le dérèglement climatique.
En conclusion, les chercheurs appellent à orienter les efforts de communication vers une meilleure compréhension du lien entre événements climatiques extrêmes et changement climatique. Il est particulièrement crucial, selon eux, de travailler sur des événements souvent perçus comme déconnectés du climat, tels que les pluies diluviennes. Enfin, l’étude recommande de mener davantage de recherches dans les pays du Sud global, afin de mieux comprendre les perceptions et comportements face aux phénomènes météorologiques extrêmes dans ces régions souvent en première ligne.
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