En Allemagne, des députés proposent de taxer la viande, alors que la Belgique est quant à elle plus réticente à cette idée. Fin décembre, le pays devra tout de même présenter le Plan national Énergie Climat à la Commission européenne.
Pour limiter la crise climatique, il faut changer de système alimentaire (et réduire la consommation de viande)

Un nouveau rapport d’experts de l’ONU vient confirmer une information qui n’est pas vraiment étonnante : l’activité de l’homme influence grandement l’environnement de la Terre. Un rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (Giec) affirme que nos habitudes alimentaires, responsables de la surexploitation des terres et de la déforestation massive, contribueraient largement à la dégradation de notre planète. Changer ces habitudes passerait inévitablement par une réduction de notre consommation de viande.

Il y a quelques jours, des députés écologistes et socialistes allemands proposaient déjà d’augmenter la TVA sur la viande de 7 % à 19 %. L’initiative des députés allemandes a été saluée par le parti chrétien démocrate allemand (CDU), à condition que les fonds générés par la taxe aident au développement d’une agriculture plus durable. Le ministère allemand de l’Agriculture, lui, craint toutefois qu’une surtaxation encourage avant tout la consommation de viande importée et issue de productions non contrôlées au détriment des éleveurs allemands qui ne peuvent rivaliser avec les tarifs des producteurs hors Union Européenne.

En Belgique, la Fédération wallonne de l’Agriculture (FWA) et la Fédération unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs (FUGEA) partagent ces craintes. Pour Alain Masure, directeur de la FWA, augmenter la TVA sur la viande reviendrait à « tuer l’agriculture locale au profit des produits importés », a-t-il indiqué à l’agence Belga. Pour sa part, la FUGEA plaide pour que la priorité soit de permettre aux producteurs de produire une viande de qualité plus responsable et économiquement équitable, aussi bien pour les consommateurs que pour les producteurs.

« Nous avons besoin d’une transformation urgente »

Pour l’ONG WWF, le message est clair. « Notre gestion de la terre contribue au changement climatique et n’est pas durable pour l’homme et la nature. Nous avons besoin d’une transformation urgente si nous voulons limiter la hausse des températures à 1,5°C comme le prévoit l’Accord de Paris. Cela inclut un changement d’agriculture, de production et de consommation », commente Dr Stephen Cornelius, conseiller principal du WWF sur le changement climatique.

Notre système alimentaire est responsable de 25% des émissions de CO2, du fait de la déforestation, de la conversion de zones naturelles pour l’agriculture et du bétail, explique l’organisation. Le changement climatique affaiblit aussi notre sécurité alimentaire. Les épisodes météorologiques extrêmes et la surexploitation des sols offrent des rendements plus faibles et réduisent la densité de nutriments. Pour eux, la solution est donc de limiter le gaspillage alimentaire et de mettre en place un système agricole durable et respectueux de la nature.

Source: parismatch.be

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