Nous avons connu, avec la fin d’hiver et le printemps 2024 une période avec un excès de pluie important et qui a duré très longtemps, ce qui a eu des incidences non négligeables sur la végétation. Comment gérer ces caprices de la météo ?
Comment gérer les caprices du climat

Avec le dérèglement climatique en cours, des phénomènes météorologiques excessifs apparaissent, chaleur, froid, humidité, sécheresse ou grêle se succèdent de façon inhabituelle et parfois avec une intensité inhabituelle. Le jardinier, comme l’agriculteur doivent savoir réagir pour limiter l’impact de ces bizarreries du climat.

Commençons par la pluie puisque c’est elle qui nous a posé le plus de problème ce printemps.
Le printemps a été le plus humide depuis de nombreuses années et il succède à une autre période plus chaude et sèche que d’habitude.

Incidence sur les plantes en pleine terre.

En pleine terre il est difficile de gérer les excès d’eau qui pourtant peuvent faire pourrir un système racinaire ou tout simplement favoriser un stress de la plante qui deviendra plus sensibles aux bio agresseurs comme les champignons parasites des racines, Pythium et Phytophthora principalement.**

Il est nécessaire d’avoir un sol correctement drainé afin que l’eau s’évacue vers le bas et les nappes phréatiques, mais pas trop rapidement, ce qui serait délétère en période de sécheresse.
La teneur en matière organique du sol (MO) lui confère un pouvoir tampon, pour l’eau en aérant le sol, ce qui constitue une drainage, mais aussi en en retenant un peu par le complexe argilo humique (CAH). Un sol maraîcher devrait avoir au moins 4 % de MO, mais ne pas trop dépasser 6 %.

Mais en cas de fortes pluies ou de périodes très humides cela ne suffit pas forcément. C’est le couvert du sol qui agit en modérateur et quand les cultures sont jeunes et peu installées le paillage a un rôle à jouer en ralentissant la descente de l’eau vers le sol et en évitant la battance.
Dans certains terrains, il faut parfois aller jusqu’à l’installation de drains. C’est une opération qui doit être mûrement réfléchie avec l’aide d’un agronome, car il ne faut pas assécher le sol le reste de l’année.

Du point de vue des maladies

En dehors des maladies des racines, l’ambiance humide de l’air peut favoriser le développement de champignons parasites et même d’insectes car les auxiliaires ont du mal à s’installer par temps de pluie ou de fort vent.
Pour le problème des maladies du feuillage, les stimulateurs de défense naturelle des plantes sont les bienvenus avec des pulvérisations régulières.

Les plantes en pot

En général, la soucoupe est un bon moyen de contrôler les apports d’eau. En cas de longues périodes pluvieuses, lorsqu’on s’aperçoit que le substrat est un peu trop mouillé, souvent les feuilles prennent un teint plus clair tirant sur le jaune, il suffit de retirer la soucoupe et éventuellement mettre la plante à l’abri un certain temps.

Les abris

Pour éviter certain aléas climatiques, il y a la possibilité d’installer des abris, serres ou tunnels, provisoires car les installations permanentes ont des utilisations plus ciblées.

Mais il y a les petits tunnels, nécessairement temporaires, qui peuvent protéger des pluies, mais ils n’ont pas grande utilité en cas de terrain inondé ou gorgé d’eau.
Avec ces installations, il faut faire très attention à la condensation qui peut modifier fortement l’hygrométrie de l’air

La sécheresse

On a connu cette situation les deux années précédentes et il est fort probable que cette situation ira en s’accentuant dans les prochaines années.
La sécheresse est un évènement qui survient quand il y a une période sans pluie assez longue pour que les réserves en eau disponible du sol ne soient plus suffisantes pour assurer la croissance, puis la survie des végétaux.

Le moyen de lutte à court terme reste bien sûr l’arrosage ou l’irrigation. Mais c’est un procédé qui dépend entièrement de la quantité d’eau disponible.
Pour limiter les besoins en arrosage, les principes sont curieusement les mêmes que pour éviter les excès d’eau, car le pouvoir tampon du CAH fonctionne dans les deux sens, avec un bonus en cas de sécheresse, la capillarité permettant à un liquide de remonter par simple tension électrostatique.

Attention,
Par temps de sécheresse il faut éviter d’apporter un peu d’eau chaque jour à des plantes, que ce soit en pleine terre ou en pot car cela entretien une zone de sol humide et chaude où le champignon phytophthora trouve une très bonne situation pour se développer alors que la plante n’a accès qu’à une petite quantité d’eau insuffisante pour gérer son stress.
Il est largement préférable de faire un apport conséquent, voire jusqu’à remplir la soucoupe une fois tous les trois jours et de laisser s’égoutter le substrat sans toutefois le laisser se dessécher car un substrat sec est difficile à réhydrater.

Le vent

Les périodes d’orage avec de forts vents sont aussi de plus en plus fréquentes et peuvent causer de gros dégâts qui sont parfois évitables en prenant certaines précautions.

Les plantes en pot. Il convient d’anticiper et éventuellement déplacer ou attacher les plantes avant l’orage. Attention aussi au risque de grêle.

Pour les végétaux en pleine terre la prévention principale est d’abord la taille. Un arbre bien charpenté est beaucoup moins sensible aux assauts du vent et des autres charges lourdes comme la neige.

Dans le cas où un épisode fort est annoncé il est possible de haubaner provisoirement les branches les plus longues ou celles qui sont le plus chargées de fruits.

Source: francebleu

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