La commission « environnement et santé publique » du Parlement européen n'a pas soutenu la résolution d'opposition des écologistes au CETA.
Pourquoi on doit dire non au CETA ?

La commission « environnement et santé publique » du Parlement européen n'a malheureusement pas soutenu le 12 janvier la résolution d'opposition des écologistes au CETA.

Alors que le Parlement européen se prononcera définitivement mi-février sur l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (CETA), la commission « environnement et santé publique » du Parlement n'a pas soutenu ce jeudi 12 janvier la résolution d'opposition au CETA portée par les écologistes. Seuls 24 députés se sont opposés au CETA contre 40 qui l'a soutenu.

Les risques que fait peser le CETA sur notre santé et notre environnement ne sortent pas de notre imagination. Les écologistes avaient de multiples raisons de déposer une résolution en commission « environnement et santé publique » du Parlement européen pour appeler les États membres à rejeter ce texte. Le résultat du vote est une déception pour de nombreuses raisons:

Le Canada est un pays allié de l'UE, mais cela ne revient pas à dire qu'il partage la même législation que l'Europe en matière de protection environnementale. Bien au contraire.

Il est essentiel de rappeler que le Canada a attaqué plusieurs États européens devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant leur politique de prévention face aux OGM et d'interdiction des hormones dans le bœuf. En 1998, le Canada a même contesté devant l'OMC l'interdiction de l'amiante en France...

Cette attitude offensive du Canada vis-à-vis de la législation européenne plus protectrice ne s'arrête pas ici puisque le pays de Justin Trudeau s'est récemment énormément battu pour pouvoir exporter ses sables bitumineux vers l'Europe. En octobre 2014, la Commission européenne s'est refusée à qualifier ces sables de carburants hautement polluants pour laisser la possibilité au Canada de les faire entrer plus facilement au sein du marché européen.

Si l'on ajoute à cela que le CETA ne prévoit qu'une protection partielle des indications géographiques et aucune mesure contre la prolifération des antibiotiques dans l'élevage, il ne nous reste plus beaucoup de raisons de nous réjouir de cet accord.

En outre, quand on lit attentivement le chapitre 5 du CETA sur les mesures phytosanitaires, qui ont trait, entre autres, à l'utilisation des pesticides et aux limites résiduelles tolérées dans les aliments, on observe un laxisme dangereux pour notre santé et notre environnement.

Le texte du CETA affirme que les mesures phytosanitaires doivent se baser sur le Codex Alimentarius (recueil de normes alimentaires de la FAO) qui est beaucoup plus laxiste concernant les limites maximales de résidus de pesticides que ne l'est la législation européenne.

Prenons l'exemple du glyphosate, la substance active de l'herbicide le plus vendu au monde. Sa dose maximale autorisée dans les asperges est de 0.5mg/kg aux USA, au Canada et dans le Codex Alimentarius alors qu'elle est de 0.01mg/kg dans l'Union européenne, soit 50 fois moins (lire page 12). Nul besoin d'insister pour comprendre que le CETA contribuera à niveler par le bas la réglementation sur la présence de pesticides dans notre alimentation.

Nous n'avons donc aucunement besoin de jouer sur les peurs pour faire comprendre que l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne est une menace, il s'agit tout simplement de le lire.

Source : huffingtonpost.fr
 

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