RDC : la justice belge condamne 3 trafiquants de faune sauvage
Les peines vont jusqu'à 8 mois de prison ferme, assortie d’amendes allant jusqu’à 8 000 euros.
La Belgique ne tolérera plus importation sur son territoire, des produits dérivés de faune sauvage. C’est le signal lancé le mercredi 12 janvier 2022, par une série de condamnations décidées par le tribunal correctionnel de Bruxelles. Trois personnes dont les noms n’ont pas été dévoilés, ont écopé des peines allant jusqu’à 8 mois de prison et des amendes allant jusqu’à 8 000 euros pour avoir importé de République démocratique du Congo (RDC), de la viande de crocodile et de chimpanzé ainsi que de la peau de boa constricteur, des espèces sauvages menacées d’extinction.
Parmi les condamnés, un homme qui avait importé trois kilos de viande de crocodile. C’est ce dernier qui a écopé de la peine la plus lourde, huit mois de prison, assortie d’une amende de 8 000 euros. Les trois autres prévenus ont été condamnés à des peines allant jusqu’à six mois pour avoir importé des parties telles que carcasses de tortue depuis l’Éthiopie, et la peau de boa constricteur de Colombie. Ces condamnations ont été décidées conformément aux dispositions la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). « Cette convention ne vise pas seulement les animaux vivants qui font l’objet d’un commerce, mais aussi toutes sortes de produits dérivés, tels que l’ivoire, les porte-clés en hippocampe séché, les sacs à main en cuir de crocodile ou de serpent (…) Le non-respect de cette législation constitue une réelle menace pour la biodiversité et est donc sévèrement puni », explique la porte-parole du parquet de Hal-Vilvorde Carol Vercarre.
Les États-Unis font aussi obstacle au trafic de la faune sauvage congolaise
Selon le Département d’État américain, la RDC est un centre majeur de trafic d’espèces sauvages et de produits dérivés en provenance d’Afrique et à destination de l’Asie et du Moyen-Orient. Parmi les mesures employées pour faire obstacle à ce trafic illégal, les États-Unis ont décidé de ne plus octroyer de visas à huit ressortissants de la RDC accusés de trafic d’espèces sauvages protégées et de bois. « Cette politique de restriction en matière de visas a pour objet de perturber encore davantage les mouvements et les activités des organisations criminelles transnationales impliquées dans le trafic d’espèces sauvages et de bois en rendant plus difficile la contrebande », précise un communiqué du Département d’État américain, publié le 14 décembre 2021.
La RDC abrite sur son sol une variété d’espèces emblématiques comme le gorille de l’Est, en danger critique d’extinction, les bonobos, des éléphants visés pour leurs cornes, les chimpanzés ou encore l’okapi. En septembre 2018, l’ancien président Joseph Kabila a brûlé deux stocks d’ivoire, constitués de cornes d’éléphants et de bracelets, issus du braconnage, pour démontrer la volonté des autorités à préserver les immenses ressources naturelles de la RDC.