« Il faut essayer autant que possible de mesurer l’impact de l’environnement sur soi. Il faut rendre concret la chose. »
Interview d'Olivier Anthore, CGI - Directeur de Projet

Cette interview a été réalisée par Brice Garreau

 

Comment évaluez-vous les mesures environnementales du gouvernement?

Le gouvernement se trouve pris dans une double contrainte écologique et économique. Les mesures actuelles sont donc essentiellement tournées vers la gestion de l’énergie. La réponse a pris un caractère d’urgence pour remplacer la production thermique par de la production nucléaire. C’est un choix qui peut être contesté sur le long terme (15 ans) mais qui pose question sur le long terme.

Pour le reste des problématiques écologiques (biodiversité, pollution), force est de constater que le gouvernement actuel ne fait que s’aligner, bon gré, mal gré sur les politiques européennes. Au vu du niveau d’exigence européen, cela nous place de facto dans les bons élèves mondiaux. On peut regretter que cela ne fasse pas de nous des modèles sur le sujet pour autant.

Les engagements environnementaux peuvent-ils contribuer à améliorer l'état de la planète ?

Il est toujours rassurant de prendre des engagements. Pour autant, un engagement n’est pas un changement. Les engagements, tels qu’ils sont pris depuis la médiatisation des COP, ne font que décrire un idéal. Le constat est que chaque mesure d’écart entre engagement et réalité montre une distance de plus en plus grande entre les deux. Et pas dans un sens positif.

Le problème est que l’aggravation de cet écart font monter une désillusion de plus en plus grande dans le public. Ce qui engendre une résignation d’un côté et une colère nihiliste de l’autre. Ces deux attitudes ne sont pas favorables à un changement. Et sans changement aussi bien personnel que collectif, il n’y aura pas d’amélioration de la situation planétaire.

Pourquoi les pays européens sont-ils silencieux sur la violation des obligations environnementales par les États-Unis ?

Il est faux de dire que les pays européens ne disent rien aux États-Unis sur les violations des obligations environnementales. Mais, et c’est ce qui peut donner cette impression, il faut comprendre que l’écologie est devenue un objet des négociations commerciales entre les États-Unis et l’Europe.

Ce qui fait que les protestations n’ont pas la publicité qu’elles pourraient avoir si elle étaient un sujet autonome.

Quel conseil donneriez-vous aux citoyens pour qu'ils accordent plus d'attention aux questions environnementales ?

Je pense qu’il est déjà nécessaire de prendre soit même conscience de l’importance d’un tel sujet pour soi et pour ses proches. Il faut essayer autant que possible de mesurer l’impact de l’environnement sur soi. Il faut rendre concret la chose.

Partant de là, il faut s’informer sur les sujets qui vous concerne personnellement pour être en mesure d’agir et ainsi éviter de sombrer dans l’angoisse et le découragement.

Comme toujours, ce qui compte c’est de commencer par la prise de conscience et se donner ensuite les moyens d’agir. C’est de cette action que naitra le changement nécessaire.

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